KEPLER : A la recherche d'exoplanète

Le télescope spatial Képler en quête d'autres Terres



23/12 17:50 : La NASA a donné son feu vert à une nouvelle mission d'exploration de l'espace nommée Képler, du nom d'un télescope spatial qui sera lancé en 2006 pour rechercher l'existence d'éventuelles planètes semblables à la Terre au-delà de notre système solaire.

Equipé des dernière technologies, ce télescope sondera de manière fixe une partie de l'espace intersidéral, scrutant en permanence pendant quatre ans une région contenant environ 100.000 étoiles.

"La mission Képler va nous permettre pour la première fois d'explorer notre galaxie pour tenter d'y trouver des planètes de la taille de la Terre ou même plus petites", explique William Borucky, un des responsables de cette mission au Centre de recherches Ames de la NASA.

"Avec sa technologie de pointe, Képler pourrait nous aider à répondre à l'une des questions les plus intriguantes de l'histoire humaine: sommes-nous seuls dans l'Univers ?", avance le chercheur.

Borucki, qui a conçu il y 17 ans ce projet, avait auparavant essuyé trois refus de la NASA.

Quelque 80 planètes hors de notre système solaire ont été découvertes à ce jour mais ces "exoplanètes" sont des planètes géantes gazeuses similaires à Jupiter et composées essentiellement d'hélium et d'hydrogène.

Aucune des méthodes actuelles ne permettent de détecter des planètes plus petites, de 30 à 60 fois plus petites que Jupiter, soit de la taille de notre Terre.

Or la méthode d'observation mise en oeuvre par Képler sera très différente des missions précédentes de télescopes spatiaux. Les chercheurs utiliseront en effet la technique du "transit", qui consiste à observer la variation de luminosité d'une étoile produite par le passage d'une planète devant celle-ci.

Grâce aux technologies aujourd'hui disponibles, les chercheurs peuvent analyser ces variations infimes de la lumière et en tirer des conclusions quant à la taille de la planète, la durée de sa révolution, sa distance par rapport à son "soleil", ainsi que la composition chimique de son atmosphère, si elle en possède une.

De la taille d'une camionnette, Képler, qui sera construit par la firme Ball Aerospace & Technologies, basée à Boulder (Colorado), emportera un télescope appelé photomètre. Cet instrument optique, d'un mètre de diamètre et d'un champ de vision de 105 degrés, collectera des photons (particules de lumière) sur 42 matrices de détecteurs photosensibles à transfert de charge (CCD), semblables à celles qui permettent aux caméscopes vendus dans le commerce de "voir".

Le télescope sera placé sur une orbite qui suivra pas à pas celle de la Terre autour du Soleil. Vu d'ici, il apparaîtra donc, en position relative, comme un point immobile dans le ciel étoilé.

Cette astuce lui permettra de rester "les yeux" fixés sur la constellation du Cygne, qui occupe grosso modo dans le ciel le même espace qu'une main au bout d'un bras tendu. Par comparaison, le télescope spatial Hubble, actuellement sur orbite autour de la Terre, ne peut apercevoir qu'un grain de sable à la même distance, et encore seulement pendant une demi-heure à la fois.

"En surveillant simultanément 100.000 étoiles similaires à notre Soleil, l'équipe Képler de chercheurs s'attend à découvrir des centaines de planètes de type terrestre", s'enthousiasme un des chercheurs, David Koch.

Le télescope a été baptisé en hommage au célèbre astronome et mathématicien austro-allemand Jean Képler (1571-1630). Ce dernier, convaincu de l'harmonie de l'univers, consacra sa vie à l'étude des phénomènes célestes et atmosphériques. Il découvrit, entre autres, que les orbites des planètes sont des ellipses et non des cercles et qu'elles sont parcourues à vitesse variable et non constante.

Pour Harry McDonald, directeur du centre Ames, cette mission d'un coût de moins de 300 millions de dollars devrait permettre de faire faire à l'astrobiologie - l'étude de la vie dans l'Univers - un "pas de géant".


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