Rosetta : atterrir sur une comète

(En cours de report et de reconsidération global du projet)

L'Agence spatiale européenne lancera en 2004 ou 2005 une sonde ayant pour objectif de se poser sur une comète : Une 1ère mondiale.

Voici le projet initial de la mission, avant son report suite à une défaillance du lanceur Ariane 5.

Objectif : analyser sur place la composition du noyau cométaire Les grandes agences spatiales privilégient actuellement l'étude des comètes et des astéroïdes. Ainsi en 2006, la sonde américaine Stardust et la sonde japonaise Muses-C doivent ramener, chacune de leur côté, des échantillons de la comète Wild 2 et de l'astéroïde Nereus. Ces échantillons seront prélévés lors des survols de ces deux petits objets célestes qui n'ont subi aucune transformation depuis la formation du système solaire. La projet Rosetta, de l'Agence spatiale européenne (ESA) est encore plus ambitieux. Il consiste à mettre en orbite puis à faire atterrir une sonde sur le noyau de la comète Wirtanen. Une course-poursuite de neuf ans Rosetta sera lancée en janvier 2003 par une fusée Ariane 5. Commencera alors un très long voyage, utilisant l'assitance gravitationnelle. En 2005, Rosetta survolera Mars puis la Terre. En 2006, elle frôlera le petit astéroïde Otawara (20 km de diamètre). En 2007, elle repassera près de la Terre. En 2008, elle survolera un second astéroïde, Siwa (110 km de diamètre) puis mettra le cap vers la comète Wirtanen. Le rendez-vous est prévu le 27 novembre 2011. La mise en orbite devrait s'effectuer le 28 mai 2012, après un voyage de 5,3 milliards de km.

L'exploration de Wirtanen :

Lorque Rosetta arrivera à proximité de la petite comète Wirtanen découverte en 1948, celle-ci se trouvera suffisament loin du Soleil (675 millions de km) pour que son noyau soit inactif. Après quelques semaines consacrées à la cartographie du noyau, un site d'atterrissage sera choisi. Un module de 100 kg se détachera de Rosetta et ira se poser, à la vitesse de 1 m par seconde, sur le noyau de la comète. Une ancre s'enfoncera dans le sol pour éviter que l'engin ne s'en aille. Des échantillons seront prélevés à une profondeur de 20 cm. Une dizaine d'instruments mesureront la densite, la texture, la porosité et les propriétés chimiques, thermiques et mécaniques de la comète.

 L'atterrisseur - baptisé Roland - sera alimenté à la fois par des batteries électriques et l'énergie solaire. Sa durée de vie sera de plusieurs mois et il pourra, sinon rouler, du moins effectuer des bonds pour se déplacer sur le noyau. Mais plus intéressante encore, sera l'analyse de la comète lorsqu'elle commencera à plonger vers le Soleil, à une vitesse de 46 000 km/h, comme elle le fait tous les cinq ans. Le noyau redeviendra actif, dégèlera et lâchera des particules de poussières et des gaz qui pourront être étudiés in situ pour la première fois. "Ainsi, à mesure du réchauffement induit par le Soleil" explique Gerhard Schwehn, responsable scientifique de l'ESA pour le projet Rosetta, "nous pourrons observer la comète Wirtanen soumise à des phénomènes comparables à ceux d'un volcan qui va entrer en éruption. Au lieu d'obtenir des images floues d'un noyau à moitié dissimulé derrière les nuages de poussière de comète, nous pourrons voir tous les détails avec une clarté sans précédent". Les observations directes précédentes La connaissance des comètes a progressé de façon spectaculaire lors du dernier passage de la comète de Halley, en 1986. Toute une flotille de sondes a volé à sa rencontre. La sonde européenne Giotto est parvenue à passer à 600 km de son noyau, non sans y perdre la vue et la moitié de ses instruments. Mais avant d'être endommagée Giotto a réussi à effectuer de nombreuses analyses et à envoyer des images qui montrent le noyau d'Halley. C'est une espèce de meringue friable, de couleur sombre, d'une quinzaine de km de longueur. Des jets de vapeur et de poussières s'échappent d'une surface tourmentée, faite de cratères, de failles, de collines et de falaises. Halley est composée de morceaux de glace d'eau et de monoxyde de carbone, de grains rocheux et de composés carbonés. La présence de molécules complexes témoignerait de la présence d'une matière condensée dans le milieu interstellaire bien avant l'apparition du système solaire. Giotto a également survolé, en juillet 1992, le noyau de Grigg-Skjellerup, une vieille comète, presque inactive, ce qui a permis d'établir d'intéressantes comparaisons avec Halley. La sonde est passée à 200 km du noyau dans une région où flottaient des fragments de matière, entourés de fins jets de poussières. Restent toutefois de nombreuses questions sans réponses. De même que la Pierre de Rosette a permis de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens et de mieux comprendre les origines de notre civilisation, la sonde Rosetta devrait nous fournir des informations essentielles sur les comètes et sur les premières années du système solaire dont elles sont les fossiles volants.

Les enjeux scientifiques

Quelle est la structure des comètes ? Sont-elle constituées de plusieurs morceaux soudés entre eux comme semblent l'indiquer les images prises par Giotto ? Ou bien leur noyau tient-il d'un seul bloc ? Et alors, pourquoi et comment se fragmente-t-il comme ce fut la cas pour la comète comète de Shoemaker-Lévy 9 qui s'écrasa sur Jupiter en 1994 ? Et quels sont précisement, les élements qui forment une comète. Sont-ils ou non semblables aux poussières interstellaires ? Enfin, autre interrogation, à laquelle Rosetta répondra peut-être : les comètes disparaissent-elles en s'évaporant, retournant ainsi au néant originel, ou bien continuent-elles d'exister après avoir brûlé leur réserves de glaces, sous la forme de gros rochers, compacts et goudronneux, susceptibles de heurter un jour la Terre ? "Rosetta est LA mission que nous attendons tous "indique l'un des responsable allemand du projet, le professeur Uwe Keller. "Après avoir passé six années à analyser les images que nous avons reçues du noyau de la comète de Halley, je constate que les hypothèses scientifiques fondamentales au sujet de la nature des comètes restent contradictoires. Seules l'étude de longue durée à laquelle procédera Rosetta permettra de trancher entre ces différentes hypothèses."

Agenda

Janvier 2003 : lancement de Rosetta par une fusée Ariane 5.

Mai 2005: survol de la planète Mars, à 200 km d'altitude.

Octobre 2005 : premier survol de la Terre.

Juillet 2006: survol de l'astéroïde 4979 Otawara, à 714 km d'altitude

Octobre 2007 : deuxième survol de la Terre.

Juillet 2008 : survol de l'astéroïde 140 Siwa, à 1 630 km d'altitude.

Mai 2012 : mise en orbite autour de la comète Wirtanen.

Juillet 2013 : fin de la mission Rosetta

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